Les hydravions sont de retour, pour le meilleur. Voici pourquoi.

Après des années d'obsolescence, les hydravions refont surface grâce notamment à la propulsion électrique.



Des décennies avant que les avions de ligne ne parcourent les cieux à des vitesses quasi supersoniques, un appareil plus discret régnait dans le ciel, conçu pour fonctionner en harmonie avec les 70 % de la surface de la Terre qui sont recouvertes d'eau. Les avions amphibies ont été parmi les premiers à donner du panache au transport aérien : de nombreux modèles, dont le Martin M-130 "China Clipper" et le Sikorsky S-40 "Flying Forest", restent des parangons de la conception aéronautique. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale, qui a entraîné une prolifération des aéroports, que l'aviation commerciale a délaissé les ports et les voies navigables au profit de solutions point à point plus efficaces, rendant les hydravions obsolètes.

Pourtant, à l'instar des tourne-disques et des appareils photo argentiques, ces machines font leur retour, et il n'est pas difficile de comprendre pourquoi. Prenons l'exemple du Grumman Albatros, autrefois omniprésent, qui comptait parmi ses opérateurs des services de recherche et de sauvetage de nombreux pays. Dans un monde où le transport aérien commercial a connu une croissance exponentielle depuis plus de 50 ans, l'Albatros, de par sa forme trapue et peu aérodynamique, semble imprégné du romantisme d'une époque révolue.

Sur les 466 exemplaires de l'Albatros construits entre 1947 et 1961, une douzaine sont encore opérationnels, la plupart dans des mains privées. La fascination pour ce modèle classique a conduit Amphibian Aerospace Industries, une entreprise australienne, à acheter les plans originaux et à prévoir de moderniser les cellules anciennes en les dotant d'une avionique moderne ainsi que de remplacer les moteurs radiaux par des turbopropulseurs Pratt & Whitney PT6A, plus efficaces. L'entreprise possède le certificat de type FAA G-111 de l'Albatros, lui ouvrant les portes directes des ventes commerciales - pensez aux stations balnéaires, aux organismes d'aide et aux particuliers en quête d'aventure -. L'Albatros 2.0 sortira de la chaîne de production en 2026.

D'autres start-ups développent des variantes électriques d’hydravions, notamment le Noemi de 13 places du groupe ElFly. Son fondateur et PDG a grandi en regardant les bateaux volants livrer le courrier et les journaux quotidiens en Norvège, jusqu'à la fin de leur service. L'électrification et le tourisme pourraient changer la donne. Des concepts d’hydravions bimoteurs alimentés par batterie, comme le Noemi, pourraient utiliser les terminaux maritimes pour des trajets tels que Miami - Key West, Cannes - Saint-Tropez, et Manhattan – The Hamptons. Les trajets actuels en hydravion étant en moyenne d'un peu plus de 80 km, la propulsion électrique semble particulièrement pertinente. Le prototype devrait prendre son envol en 2026.

Dans la catégorie des avions de sport légers, l'A5 d'Icon - un biplace au design inspiré de l'automobile - présente des caractéristiques uniques telles que des ailes repliables, une monocoque en fibre de carbone, une cellule résistante à la vrille et un parachute intégré.

Il est grand temps de réhabiliter les hydravions sur les lacs suisses !

Philippe Meyer
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