Vol sanitaire électrique

Il y a quelques jours, deux pilotes, aux commandes d’un hélicoptère Robinson R44 électrifié ont relié deux aéroports californiens, distants d’une petite quarantaine de kilomètres. Ce vol a été présenté comme une première historique. 40 kilomètres c’est peu. Mais cela suffit à certains pour envisager, d’ores et déjà, une exploitation commerciale. Le projet est soutenu par le laboratoire médical qui a réalisé la première transplantation au monde d’un cœur de porc génétiquement modifié sur un patient humain. Il veut utiliser l’eR44, mais aussi des eVTOL et des avions électriques, pour transporter des organes artificiels transplantables sur des distances souvent courtes, entre les hôpitaux. Il y a un an, ce même groupe a convoyé par drone électrique, un poumon à transplanter, entre deux hôpitaux du centre-ville de Toronto. En Californie, comme ailleurs, les sceptiques font l’inventaire de toutes les raisons pour lesquelles ça ne marchera jamais. Heureusement, il en faut plus pour décourager les porteurs de projets. Chaque saut de puce renforce leur conviction qu’ils vont dans la bonne direction. Cela a toujours été le cas et dans tous les domaines… Bien avant l’invention de l’aviation… Dans les mois à venir, Qantas projette de relier Sydney à Londres sans escale. Et pourtant, lors de la première traversée aérienne de la Manche, Louis Blériot n’a pas parcouru plus de 40 km. Depuis Lilienthal, l’aéronautique a toujours réussi à repousser les limites. Plus loin, plus haut, plus vite, moins cher, plus sûr, moins bruyant… A toutes les époques, les précurseurs ont eu leurs détracteurs. Pas de raison que cela change aujourd’hui… Sauf que l’aéronautique a démontré au vingtième siècle qu’elle était capable de relever les défis les plus inimaginables. En ce début de vingt-et unième siècle, elle n’a jamais été aussi bien armée pour faire face à ses nouveaux challenges. D’ici 2050, elle va encore nous étonner parce qu’elle va trouver le moyen de faire voler des avions zéro émission. Avec de l’hydrogène vert ou avec autre chose, peu importe, mais elle y parviendra. On peut comprendre que les contemporains de Lindbergh ne pouvaient pas imaginer une seconde que dans un futur proche, un avion puisse relier New York à Paris en moins de trois heures avec plus de 100 personnes à bord. Mais depuis, l’aéronautique a fait la preuve de ses capacités à se réinventer. Et les mieux placés pour en être convaincus, ne devraient-ils pas être les aviateurs au sens large, ceux qui savent le chemin parcouru en un peu plus de cent ans seulement pour en arriver là ? 40 km c’est peut-être peu, mais c’est la preuve que certains refusent de baisser les bras. Il faut y croire ! Philippe Meyer Philippe Meyer - YouTube

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