Voyages « bleisure » : une tendance à suivre

 



Les compagnies aériennes ont été particulièrement touchées par la pandémie. Les vols d'affaires, en particulier, ont été abandonnés au profit de réunions en ligne. Bien que les voyages d'affaires n'aient pas encore totalement repris, un nouveau segment vient soutenir l'industrie aérienne : le voyage "bleisure".

Ce terme désigne un nouveau type de voyageur qui brouille les frontières entre les voyages d'affaires et de loisirs. Il peut s'agir de combiner un voyage personnel après un voyage d'affaires, ou de voyager quand bon vous semble grâce à des politiques flexibles de travail à domicile (ou de travail à la plage ou à la montagne). C'est une façon de voyager bien différente des tendances qui existaient avant 2020, mais que les compagnies aériennes accueillent avec enthousiasme.

Ainsi, certains d’entre nous ne sont plus obligés d'avoir une vie professionnelle pendant cinq jours et une vie personnelle pendant deux jours, et de se réserver deux semaines de vacances lointaines par an.

Avant la pandémie, la moitié des bénéfices de l'industrie aérienne provenait de près de 12 % des clients prenant l'avion pour affaires. Aujourd'hui, la moitié des revenus des compagnies aériennes provient de clients combinant voyages d'affaires et de loisirs - des voyageurs qui dépensent à peu près autant que les voyageurs d'affaires autrefois.

Pour cette raison, les compagnies aériennes repensent également l'expérience de voyage. Certaines modifient les horaires, les prix et même les avions pour tenir compte de l'évolution de la situation. Les itinéraires de vacances bénéficient maintenant de davantage de capacité que les itinéraires d'affaires. Et certaines compagnies aériennes prévoient de se débarrasser de leur cabine de première classe sur les vols internationaux long-courriers en échange de davantage de sièges en classe affaires et de sièges éco+, pour lesquels les voyageurs de loisirs pourraient être prêts à payer.

Ces clients de loisirs haut de gamme achètent les produits que leur entreprise avait l'habitude d'acheter pour eux.

Pour l'instant, cependant, beaucoup d’entre nous semblent apprécier de pouvoir travailler depuis n'importe où, qu'il s'agisse de sa résidence principale ou d'une suite d'hôtel à Bali, à Zermatt ou en Grèce. Et les compagnies aériennes en profitent donc aussi. Qui aurait parié sur cette évolution des voyages, il y a quelques mois encore ?

Philippe Meyer
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