Lettre à la Tribune de Genève suite à l'éditorial "L'aéroport doit décroître d'urgence"


Madame, Monsieur,

Je me permets de réagir à l'édito de votre édition du 23 mars: "L'aéroport doit décroître d'urgence" signé Rachad Armanios.

Comment votre journaliste peut-il reprendre les conclusions de l'étude de Noé21 sans aucune recherche critique? Cette association n'est autre que le bras armé des Verts, qui, sous couvert d'une étiquette scientifique, publie régulièrement des études bien davantage teintées d'idéologie que de calculs scientifiques. Aucune des solutions émises dans ce rapport n'est réalisable et il suffit d'ouvrir un tant soit peu les yeux pour s'en rendre compte immédiatement.

Tout d'abord rappeler que l'aviation n'est globalement responsable que de 2,5% des émissions globales de CO2. Brider notre aéroport n'engendrera donc aucun effet positif pour la planète mais des conséquences très graves pour la Genève Internationale et pour l'emploi. Si les Genevois se ruent en masse à l'aéroport pour voyager à nouveau après les années catastrophiques de pandémie (seules les personnes déconnectées des réalités peuvent affirmer autre chose), c'est qu'il n'existe aucune alternative pour voyager! Seuls Paris et Zurich ont une offre ferroviaire concurrentielle par rapport à l'avion.

A côté de cela, je suis sidéré de lire que l'étude d'"experts" de Noé21 balaie d'un revers de main les carburants d'aviation durable. C'est bien dommage, car les vrais experts et les expériences déjà réalisées prouvent qu'ils permettent de réduire de 80% les émissions de CO2 sur la durée de vie du kérozène. Mais quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage...

Les objectifs climatique de notre aéroport sont pourtant clairs: neutralité carbone en 2050. Et il s'y est engagé. Pourquoi l'éditorial ne le mentionne pas?

"La moitié des passagers pourraient prendre le train pour des trajets de moins de 8 heures?" Cette affirmation est en complète contradiction avec ce qu'affirment les spécialistes et acteurs du ferroviaire eux-mêmes: Si le trajet dure plus de 4 heures, les passagers se détournent du train. Et cela, dans le monde entier, quelles que soient les déclarations de Noé21. D'autant plus que l'offre ferroviaire internationale n'existe pas depuis Genève, sauf pour les 2 destinations mentionnées ci-dessus. Alors, "Y qu'à", "faut qu'on", mais en attendant, lorsqu'il faut procéder à des investissements ferroviaires importants (nouvelles lignes), ce sont les Verts qui s'y opposent! M. Armanios a-t-il déjà tenté de se rendre à Londres en train? 3 heures pour Paris. Changement de gare à Paris (avec bagages, enfants...) Puis 3 heures pour Londres. Cela fait 8 heures avec 2 ruptures de charge et les incertitudes liées. Connaissez-vous beaucoup de passagers pour Londres qui s'accommodent de cette péripétie? Et pour quel prix? Car tout cela coûte très cher. Il n'existe aucun plan de la SNCF pour changer cet itinéraire. (Quant à l'offre aérienne: pratiquement 20 vols par jour sur 5 aéroports différents. Porte à porte: moins de 4 heures). Cet exemple est malheureusement reproduisible à l'identique pour toutes les autres destinations européennes. On peut s'en désolé, mais c'est la réalité.

Que les Verts et leurs soi-disant experts racontent des balivernes électoralistes à quelques jours des élections, c'est de bonne guerre, mais que votre éditorial reprenne cela comme parole d'évangile, ce n'est plus du journalisme mais de la propagande.

Dommage, notre Julie nous avait habitués à davantage d'éthique journalistique.

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