Le grand défi du transport aérien


Pour en arriver en 2023, le transport aérien a dû affronter d’immenses défis depuis sa création, après la deuxième guerre mondiale.

La sécurité d’abord. Il fallait disposer d’appareils suffisamment fiables pour traverser les océans et se poser dans des conditions météorologiques dégradées en toute sécurité. Cela n’a pas été sans mal. Faut-il rappeler les déboires des premiers avions à réaction, les atterrissages ratés, les angoisses qu’ont dû traverser les passagers et les équipages lorsque les appareils perdaient progressivement l’usage de leurs moteurs pendant la traversée de l’Atlantique ? Mais tout cela est maintenant derrière nous et deux moteurs seulement suffisent à assurer la sécurité de vols transpacifiques.

Le contrôle aérien est devenu très performant. La gestion d’un vol dans un espace aérien même non contrôlé est assurée par les guidages à l’aide des satellites, à tel point que la distance de séparation verticale des aéronefs a été divisée par deux. Alors que l’on craignait un encombrement de l’espace aérien, il n’en est plus question maintenant.

La croissance du marché va encore se poursuivre sous l’impulsion des pays asiatiques, africains et sud-américains dont les populations manifestent un grand besoin de déplacements. Ils représenteront, dans dix ans, la majeure partie des clients sans que, pour autant, le volume des autres passagers soit en diminution.

L’écologie n’est plus un sujet de questionnement. Le transport aérien a pris largement ce défi à bras le corps depuis des années ne serait-ce que parce qu'à mesure que les émissions de CO2 d'un appareil s'amenuise, que les trajectoires sont améliorées et que les procédures d’approche sont simplifiées, les coûts baissent. Pourquoi le transport aérien serait-il réticent à atteindre la neutralité des émissions carbone alors que c’est excellent pour son modèle d'affaires ?

Mais il reste un dernier défi : celui de la communication. Pour des raisons qui sont sans doute proches de la jalousie, le transport aérien a été, et continue, à être montré du doigt comme l’emblème de la pollution terrestre. Et au nom de la préservation de la planète, il est sommé de réduire sa croissance. Ses ennemis sont puissants et très bien organisés. Les écologistes intégristes ont envahi les médias à coup de communiqués mensongers et populistes ainsi que de manifestations de désordre publique. Le transport aérien doit réagir, il doit reprendre l’offensive et finalement faire en sorte que son point de vue soit pris en considération.

Voilà le grand défi des prochaines années. Il ne faut plus laisser les écologistes monopoliser l’information avec des arguments jamais documentés. Pour ce faire tous les acteurs du transport aérien doivent s’y mettre ensemble. Maintenant.

Philippe Meyer

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